Originaire d’Annecy, il est photographe et graveur. Il a axé son activité professionnelle dans deux directions principales :
- D’une part : L'estampe et toutes les techniques autour de l'impression
- Et d’autre part : La photographie et les procédés de création et reproduction de l'image
Il a enseigné à l’Université de Paris I et Paris X, à l’Académie des Beaux-Arts de Chaville et à l’Ecole des Beaux Arts d'Annecy.
Pour réaliser la photographie qui fait partie de la collection de l’Artothèque, il utilise une technique simple et rudimentaire à l’origine de la photographie : Le sténopé.
Exposition « Portrait d'une ville » à La Maison en novembre 2002.
Le sténopé est une technique très ancienne qui permettait aux artistes de la Renaissance de dessiner sans difficulté. Un petit trou de la taille d'une épingle, pratiqué dans la paroi d'une pièce close fait apparaître, sur le mur opposé, l'image inversée de l'extérieur. C'est la « camera obscura », la chambre noire. Ancêtre de l'appareil photo, la chambre noire est devenue boîte noire. La chimie photographique a ensuite permis de fixer l'image obtenue : On dispose au fond de la boîte une surface sensible à la lumière : papier photographique ou film négatif. Le trou réalisé dans une des parois de la boîte fait office d'objectif. La distance entre le sténopé et la surface sensible détermine la distance focale. Les temps d'exposition des surfaces sensibles à la lumière sont assez longs jusqu'à plusieurs dizaines de minutes.
Jacques Martinengo utilise la technique du sténopé pour réaliser ses photographies et fabrique lui-même ses boîtes noires. Contrairement aux buts initiaux du procédé, il utilise la « Camera obscura » pour transcrire le mouvement qui peut se produire dans l'image.
Cela peut être le mouvement de l'eau, le passage de personnages, l'ondulation provoquée par le vent sur les végétaux, quand ce n'est pas la chambre noire qui subit elle-même un mouvement qui a une incidence sur le résultat de la photographie. Le photographe s'intéresse à la trace que peuvent laisser les éléments (eau, lumière, objets, personnages...) sur l'image photographique et cherche à saisir le souvenir de leur « vie » pendant le temps d'exposition.
Jacques Martinengo